La crise mine comme le crédit surendette

Alors que les gouvernements de monde entier (enfin ceux qui ont des banques, des bourses de valeurs, des sociétés d'assurance, des constructeurs auto - soit à peine 10% des Nations de la Planète) peinent à rassurer les marchés sur la pérennité du système financier actuel, il ne faut pas perdre de vue qu'aucun d'entre eux n'économise son énergie pour sortir de la crise. En tous cas espèrent-ils le faire croire.

Notre grand monde capitaliste, animé par l'économie de marché avait pourtant de beaux jours devant lui avec des économies prospères, des citoyens aisés, soignés, nourris, bien dans leur vie. Les lois du marché autorégulé jouaient leur rôle en permettant par le jeu de la concurrence et du consumérisme de servir toujours mieux et plus les intérêts des citoyens.
Le développement de l'emploi salarié permit au plus grand nombre d'avoir accès aux vacances, aux produits de consommation, au confort moderne, aux soins, à l'éducation, au bonheur. Dans l'ordre.
La bourse a été créée pour permettre aux entreprises issues de la révolution industrielle des 18e et 19e siècles de trouver du financement, en s'appuyant sur les nantis, en mal de descendance pour leurs grosses économies. De même que les banques furent à l'origine créées pour abreuver l'économie d'espèces sonnantes et trébuchantes, et assurer aux entreprises les ressources nécessaires à leur développement, permettant par exemple de larges financements d'infrastructures et pérennisant par la même la notion d'emploi durable.

Mais la machine s'est emballée! Le capitalisme bénéfique a été dévoyé par la soif de pouvoir, pour le plaisir des puissants et pour le malheur du plus grand nombre qui n'ont accès qu'aux miettes des premiers.

En effet tout comme Karl Marx le concevait, il ne faut pas tant s'en prendre au capitalisme qu'à ses rapaces au ventre arrondi de suffisance. Ce serait exonérer ces hommes de la responsabilité qui est la leur que d'accuser le concept lui-même.
Si le rôle des monnaies dans l'intermédiation économique est bien fondé, ceux de l'accumulation du capital et de la spéculation n'ont comme explication que les plus vils penchants de l'homme moderne pour l'argent comme fin et non comme moyen, pour la possession et non plus le partage, et enfin pour l'expression de sa supériorité sur les autres.
Car c'est bien ainsi que se résument les rapports des hommes entre eux, mais aussi le rapport entre les hommes et la société.

Plutôt que de contribuer au développement du bien (et des biens) collectif, l'économie n'a eu de cesse de détruire l'individualité des hommes en les rendant dépendants de leur accession ou non aux miriades de biens de consommations qui les consommaient plus qu'il ne leur apportaient du bien.
L'aliénation des travailleurs à leur source de revenus a conduit les puissants à abuser de la force de travail des hommes, simples unités toujours trop pesantes sur la masse salariale.

Les sociétés modernes ont glorifié l'Economie au point de lisser les héritages culturels, les influences cultuelles, les particularités locales, avec pour but de standardiser les envies et les modèles, donc les consommations. Ôtant aux hommes leurs repères ancestraux, éloignant l'humain de la Nature, la société a fait place au règne de l'abondance, de l'avoir ou du paraître.
Occupant l'espace laissé libre par l'éloignement des spiritualités, par l'abandon des racines qui lient l'humanité à la terre, et l'affaissement des piliers familiaux, les marques sont aujourd'hui devenues les seuls repères des perdus. Si l'économie est la religion la plus païenne, elle a donc ses dieux (argent et pouvoir), ses ministres (surtout parce qu'ils dominent), ses dogmes (dont le droit des affaires), ses madrasas (ou écoles de commerce), ses icônes (les marques) et autres signes ostentatoires(les monnaies fiduciaires, les biens de consommation).


Un autre pas est aujourd'hui franchi depuis moins de 50 ans. L'accélération du rythme d'apparition des besoins et parallèlement l'arrivée de produits providentiels à même d'étancher ces nouvelles soifs.
A l'échelle du ménage moyen comme à celle des Etats, la profusion d'occasions de dépenser a suivi un rythme bien supérieur à l'augmentation des ressources permettant de les financer. Les Nations comme les particuliers ont une vision actualisée de leurs revenus et envisagent désormais sur un plus ou moins long terme les flux de leurs dépenses et de leurs recettes. Bref ils dépensent l'un et l'autre plus que ce qu'ils n'ont aujourd'hui, grâce à l'argent qui est maintenant l'objet d'un marché pour lui tout seul.

A l'origine instrument de réserve, puis intermédiaire des échanges, puis étalon, l'argnet cumule désormais ses mandats avec celui de bien de consommation, avec ses acheteurs et ses vendeurs... à prix d'or! Car pour dépenser plus qu'ils ne gagnent, les ménages peuvent avoir recours au crédit, fabuleuse invention qui consiste en quelque sorte à louer de l'argent que l'on envisage de gagner plus tard pour pouvoir s'acquitter de ses dettes. Inch'allah!
Idem pour les états dont les mauvaises habitudes dispendieuses ont depuis longtemps déjà rendu inefficace la simple remise en route de la planche à billets. Comprenez que pour avoir de l'argent il ne suffit pas aux Etats d'imprimer plus de billets, sous peine de voir les prix grimper et le cours de la monnaie diminuer.

Les états sont donc contraints de trouver des financements sur les marchés internationaux auprès d'acteurs qui ont les poches déjà remplies mais qui souhaitent qu'elles débordent... leurs poches.
Ces états sont alors aliénés à leurs créanciers, eux-mêmes d'autres Etats plus bridés ou des groupements de seniors plus ridés, qui les tiennent bien là encore par les bourses. Tout le monde vit à crédit, au risque de perdre toute crédibilité!

voilà donc l'ultime arme du capitalisme d'Etat avant sa chute, le crédit. Si la religion fut un temps l'objet de guerres d'expansion puis taxée d'opium du peuple, il faut aujourd'hui partir en croisade contre les sociétés de crédit, ces usuriers des temps modernes et ses "dealers de chic". Véritables dévoyeurs des âmes faibles, ces vendeurs de crédits à la consommation, s'ils poussent nombre de ménage au surendettement avant la faillite, semblent destinés finalement à faire taire les bouches affamées. La porte et la bouche closes, le ventre plein et le compte en banque vide aujourd'hui mais aussi demain, voilà ce qui rassure les gouvernants et leurs permettent de vous tenir en laisse. Pas vache pour autant, ils vous laissent la télé, petite fenêtre de liberté ouverte sur le monde mais c'est vous qu'elle enferme.

c'est aussi ce que doivent penser les créanciers de l'Etat français, masse impersonnelle de gros fonctionnaires et de petits notables inhumains. Cet Etat est endetté bien au delà de ce que l'on avait promis à la commission européenne. "mais que voulez vous, c'est la crise là, arrêtez de raisonner en petit fonctionnaire strasbourgeois.
Sinon dans cinq minutes vous allez nous rappeler que près de 75% des biens de consommation qui circulent dans nos économies sont fabriqués en Chine, et que près de 50% du total de la dette publique est étrangère".

Et si comme ce sera bientôt le cas pour les millions de ménages endettés, les états créanciers nous envoyaient les huissiers.
Aurions nous toujours les mêmes valeurs?

3 milliards pour sauver Dexia, c'est bien. combien pour sauver l'état français?
pour les ménages surendettés, désolé les caisses sont vides!

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