Penser l'humain de façon globale mais à l'échelle locale

je ressors ce post de 2008 pour réaffirmer une exigence, des hommes mais aussi du système déliquescent dans lequel nous vivons. A ce jour aucun politique n'utilise ces termes, alors que le satisfaction du plus grand nombre pourrait être rassasiée, que l'emploi local pourrait être préservé, que les villes pourraient être désengorgées. bref tout pourrait aller mieux, à l'exception faite des super profits des réels dirigeants de nos pays. cherchez l'erreur. Seul l'épicier en cravate E. Leclerc -c'est un comble-, repense ses approvisionnements et son argumentaire commercial sur le "produire local".



La mondialisation ne peut pas être vaincue, combattue, ni critiquée sans prendre le risque de défoncer des portes ouvertes, d'annoncer le péril alors qu'il est déjà là ou plus futilement de name-dropper quelques idéologues cramoisis. La conviction est pourtant dans nombre de ces âmes contestataires, mais elle est inopérante car elle accuse seulement l'inéluctable, car elle recherche les fautifs et non les erreurs, moins encore les remèdes.

Les sociétés modernes ont généré le mal qui les dévorent peu à peu. Les sociétés développées ont légalisé l'eau de feu qui détourne les yeux du plus grand nombre des manigances des dirigeants qui ne guident rien de plus que leurs propres intérêts.
Qui n'a jamais succombé à la dégustation d'un kiwi, d'un ananas, d'une glace à la vanille naturelle... au milieu du froid hiver des pays aux climats tempérés.
Qui n'a jamais profité d'un petit haut super sympa ou d'un jean trop bien tailléà prix réduit car fabriqué au bengladesh.
Qui enfin peut nier l'espoir et le progrès que représente l'ouverture d'une unité de fabrication délocalisée de 300 personnes pour une petite ville de l'Europe de l'Est.

Pour satisfaire les besoins générés par l'auto-suggestion, les conflits du reflet, la compétition, la sécurité et le labeur des hordes mercantilistes qui ne voient souvent jamais les produits qui les font vivre ; pour consommer donc exister, la société immédiate, celle qui a abaissé l'humain à l'état d'être chroniquement régressif, pressé, anxieux, déboussolé et arriviste, a ainsi livré sa propre vision du partage à l'échelle planétaire.

La mondialisation ne serait donc que la nouvelle évolution pandémique d'un cancer qui rongent les hommes depuis qu'ils ont abandonné leur nature animale, depuis qu'ils ont commencé à surexploiter les richesses de la terre mère, depuis qu'ils ont fait des lois pour encadrer l'exploitation par quelques uns des richesses produites par tous, depuis qu'ils ont érigé leurs valeurs-totem, virtuelles et financières.
On peut certes s'arrêter sur des drames humains particulièrement éloquents pour illustrer les conditions de la mondialisation et ses conséquences actuelles pour des millions d'humains. Pointer du doigt c'est déjà lutter, mais attention à ne pas trop regarder le doigt!

Essayons d'aller ensemble à l'étape au dessus du discours contestataire.
L'objectif est de faire taire les bavardistes professionnels ou les abuseurs de langage, complices par nature d'occulter le fond au profit de la forme.
Le but est d'échapper au rideau de fumée que nous opposent les dirigeants avec la complicité des médias, traînes de filets perfides d'un système à la dérive.


Le diagnostic est que nous sommes allé trop loin pour pas grand chose et pas assez loin sur de nombreux points. Mais tout n'est pas noir dans ce qui nous entoure, bien au contraire. Notre quotidien est agrémenté d'inventions qui sont tellement incontournables qu'elles devraient être au contraire à la portée de tout humain qui le désire. Elles sont le fruit de la puissance de la pensée humaine héritée de l'homo sapiens et de l'ingénierie qu'a su faire évoluer l'homo faber. Sans nul doute.

L'appétit insatiable pour les richesses et l'altitude grisante des cercles du pouvoir ont conduit les sociétés modernes à glorifier au même plan un futur ex président, une nouvelle ancienne star de la télé et une énième variété de chips sur-lipidée ou de céréale extra sucrée. tout est image. Tout est marchandifié.

Les êtres ont donc pensé, puis fabriqué, et enfin consommé sur des millions d'années. Désormais ils se consument. Faisons le pari que toutes ces compétences accumulées depuis des générations nous permettent d'en faire maintenant le tri. Qu'elles nous permettent d'entendre l'appel de l'instinct de survie collectif et de nous guider tous ensemble vers des solutions qui résonneront sur toutes les terres habitées.

A contrario, la globalisation, fruit de la main de l'homme, est bien l'accélérateur de l'érosion de l'humanité. Partout on lutte contre la diversité, de couleur, de culture, de consommation. Pourtant imperturbablement les couleurs se resserrent, la culture sert et la consommation désert!
Organiser l'uniformisation des modes de vie ou de consommation, comme chercher à uniformiser les rêves et prisons des citoyens, laisse à certaines élites de robe le loisir de jouir sur la face des gens d'en bas.
Ah oui l'idée était belle, la mondialisation du confort de vie, la globalisation de la progression de l'espérance de vie, mais les intentions prirent plus souvent la forme de nouveaux marchés à explorer, pour vendre plus, vendre moins cher, vendre plus, baisser les coûts, vendre plus, embaucher, vendre plus, délocaliser.
Certes nos habilités citoyennes ont évolué positivement depuis l'organisation en villages enceints et recroquevillés des esquisses sociétales de la première moitié de notre ère. Mais depuis moins de 20 ans, l'utopie s'appelle village planétaire et tout doit être mondial en empruntant les autoroutes de l'information. Tout va vite et tout est immatériel, intangible. Inutile? La fracture numérique serait un moindre mal si l'on savait panser les fractures alimentaire, sanitaire et sociale de tous.

Pourquoi ne pas conserver une économie de marché, principalement locale mais n'empêchant pas d'éventuels échanges commerciaux avec d'autres provinces ou états. Abandonnant la recherche de profits spéculatifs, les flux financiers locaux doivent permettre de financer l'activité locale en priorité.
Le village planétaire a été bien identifié par des théoriciens de la communication et à ce titre l'apparition de l'Internet est une avancée spectaculaire dans la faculté de rapprocher des individus. S'affranchissant des frontières et du temps compté établis par les humains, le réseau rassemble avant tout, accélère la diffusion de la pensée, des idées et bien entendu des marchandises. L'internet finit d'accélérer le temps humain, au sens maya du terme.
Ainsi Ces villages émancipés du règne des Etats-Nations et des grandes entreprises pourraient très bien favoriser l'émergence d'une gouvernance mondiale, dont le fonctionnement ressemblerait davantage à la démocratie qu'à l'heure actuelle.


Comme j'apprécie tout particulièrement dénicher de bonnes pensées qui n'ont jamais été transposées dans le bon sens, citons ce slogan d'un gourou du marketing des années 1990. "Think global, act local." Il y a beaucoup d'intelligence dans la formule, mais aujourd'hui elle a été interprétée uniquement dans le référent commercialo-marchand, avec pour seul but de décliner localement des concepts édictés par le siège et d'y rapatrier les flux d'information décisionnelle. Bref un outil d'uniformisation des consommateurs au service d'une diffusion toujours plus rentable et plus large des produits de l'entreprise.

Pourtant en politique je maintiens que ce terme est plein d'avenir! Non?

Et pourtant, elle tournera...

Le monde d'aujourd'hui voit converger de nombreux indicateurs qui indiquent que l'on touche à une fin. pas la fin du Monde, mais la fin d'un monde.
Celui qui vieux de moins de 300 ans, qui a vu l'humain découvrir, savoir et produire comme jamais. Un monde marchand où la planète n'a été qu'un réservoir de ressources naturelles, matières premières d'une civilisation qui a perdu ses esprits. Une civilisation ou l'esprit à cru prendre le dessus sur la matière.

Durant cette ère les êtres humains, et surtout ceux des pays que l'on appelle 'développés' ont vécu dans l'illusion, dans l'ignorance devrais-je dire, qu'ils étaient les premiers êtres depuis des milliers d'années à maîtriser les sciences, les techniques et les règles d'une organisation sociale.
Dans l'illusion qu'ils inventaient le monde de demain, alors qu'ils ne faisaient que détruire un à un les héritages des peuples et des civilisations du passé.
Dans l'ignorance des conséquences de la surexploitation des richesses de cette Terre qui avait été leur mère.
Dans l'ignorance de l'effet soporiphique qu'avaient sur eux cette quête permanente d'objets et de divertissements modernes.
Dans l'illusion enfin que l'avoir et la possession surpassaient l'Etre et le partage.

Aux modernes maux que sont ces crises internationales, crises politiques, crises sociales, crises personnelles, crise d'identité ou crise de foi, il est tant d'établir la responsabilité des Hommes, des Puissants qui montent les peuples les uns contre les autres, qui affaiblissent l'humanité pour le compte de quelques uns. Ceux-là même qui ne survivraient pas longtemps sans leurs privilèges, leur confort moderne et les hordes serviles sur lesquelles ils appuient leur réussite à l'aune de leur patrimoine.

Les hommes n'ont eu de cesse de se mesurer, de s'épier, de se combattre pour revendiquer une supériorité des uns sur les autres. après avoir surpassé, exploité et mis à sac les autres espèces vivant sur la planète, l'Homme a voulu surpassé les hommes.

Sauf que si l'on reprend le cours de l'évolution des êtres sur la planète, et de la Terre elle-même, il est oeucuméniquement établi que l'humain est le fruit d'une évolution des espèces - fusse-t-elle le fruit d'un créateur ou d'un seul choc galactique-, que l'humain est composé de minéraux et d'eau, que l'humain provient et vit toute sa vie grâce aux ressources qui proviennent de la Terre.

Depuis qu'il s'est mis en tête de tout optimiser, rationaliser, globaliser, rentabiliser le fruit de toutes ses nouvelles expériences l'humain s'est en fait détacher de sa Terre.
Il vit sur Terre mais n'a plus conscience d'en faire partie. Il n'est plus un avec sa Terre.

Il est question ici de l'avenir de l'Humanité et des questions qu'il est utile de se poser avant que de grands changements ne surviennent.