Une femme est un Homme et une femme



Le couple est une vigie de l'état de la société dans la mesure où il indique la dynamique d'évolution de l'espèce humaine.
On ne peut aborder avec raison la notion de couple que si et seulement l'on a conscience que l'homme est un animal. En effet la première raison naturelle du rapprochement homme-femme est la fonction de reproduction et de renouvellement de l'espèce. Il y a donc une nécessité vitale pour l'humanité que deux êtres de sexes opposés se rencontrent, se tournent autour, se sentent, se lèchent, s'unissent et finalement se reproduisent. Ainsi comme les portées de tortues marines se dirigent instinctivement dans le sens de la mer aussitôt sorties de l'œuf, les petits d'hommes sortent de leur mère et doivent trouver l'œuf qui donnera un sens à leur vie.
Oui mais voilà l'Homme est un animal social, doué de raison donc d'irraison, de conscience donc d'inconscience, capable de vertu donc séduit par le vice, libre mais en liberté surveillée.

Enfin l'Homme est libre, mais sous surveillance. Si l'Homme est un ilôt de sable, la société agit comme le flux de la marée, laissant de grands espaces où l'animal humain peut perdre son regard, ses pensées et s'ébattre librement au contact des éléments naturels. Inexorablement le reflux des eaux enceint l'humain de cercles concentriques, porteurs de mètres-cubes de contraintes et de barrières sociales.

L'Homme est un animal, il vit en société, doit se soumettre au poids des contraintes de la vie, résister à nombre de ses pulsions et instincts, doit subvenir à ses besoins de préférence superflus. Les sociétés du monde entier ont façonné les hommes, en leur dictant ce que devaient être leurs priorités et leurs envies, leurs limites

- Il faudra trouver le chemin, ton chemin, Petit d'Homme. il faudra te détacher de ta mère, aller à l'école et écouter les grands. comme ça plus tard tu pourras faire le métier qui te plaît, gagner de l'argent pour partir en vacances, trouver un homme ou une femme avec qui tu vivras heureux et aura beaucoup d'enfants.
Bien qu'ils offrent de nombreuses possibilités d'évasion ou d'identification sans censure, les contes de fées sont souvent beaucoup plus doux à lire qu'à vivre.


Pour envisager de se reproduire donc, il s'agit alors pour les humains d'évoluer au gré de tiraillements antagonistes engendrés tantôt par la police des hommes libres, tantôt par son propre libre-arbitre et plus douloureux son inextinguible besoin d'amour. Un être est toujours seul dans son corps et dans sa tête et pourtant il a besoin des autres, c'est pour cela qu'il est social. Mais une grande partie des êtres sur la terre a pour mission de prendre part à la poursuite de la descendance. Il s'agit bien d'une mission vitale pour l'humanité, voilà pourquoi il est essentiel pour comprendre l'état du couple dans notre société de comprendre le penchant du bipède pour la position du missionnaire. C'est donc une mission.

Le couple aujourd'hui traduit ainsi la difficulté qu'ont les humains à communiquer entre eux, à composer entre le développement personnel et le rapport à l'autre, à aimer les autres alors qu'ils ne s'aiment pas eux-mêmes ou à l'inverse parce qu'ils s'aiment trop.
Car lorsque deux individus se rencontrent, une attirance chimique, sensuelle et situationnelle agit tout d'abord à leur insu. "Boire sans soif et faire l'amour en tous temps, voilà madame ce qui distingue les Hommes des autres animaux". Avec Marivaux, gardons à l'esprit le caractère animal de l'homme au sens de l'imprévisibilité de ses instincts.
Dans tous les cas cependant, l'histoire -c'est bien le terme que l'on emploie- commence avec deux personnages chargés émotionnellement.
Deux individualités, façonnées par leur origine, leur éducation, marquées d'empreintes socio-culturelles, qui possèdent chacune leur vision du monde, de la vie, de la réussite et du bonheur.
Pour qu'il y ait compatibilité, il faut que les deux êtres parlent le même langage, verbal ou non. Il faut que leur parcours personnel, celui de leur famille, leurs envies et leur philosophie soient compatibles à l'instant précis de leur réunion. Il est impossible qu'ils soient identiques a priori et certainement pas souhaitable, mais ils doivent être en phase, soit sur le terrain de l'entraide, du soutien, du support mutuel, ou bien alors sur le terrain de l'âme sœur, du guide, du pygmalion. Ce qui conditionne la réussite d'un couple tient dans la capacité de chacun à se créer et à créer pour l'autre un espace plus favorable à son épanouissement que s'il était seul. Si dans un vieux couple tel ou tel garde ses psychoses d'enfant, continue à ne pas profiter de la vie, ou compte ses capitons épidermiques dans le miroir, c'est que ce couple est vieux au mieux, qu'il n'est plus au pire.


Les dispositions conjoncturelles dans lesquelles se trouvent nos individus pendant leur célibat ont également de l'importance. Et voilà les notions de femme et d'homme ont évolué sensiblement ces 50 dernières années, causant des dommages collatéraux indélébiles. Rien ne sera plus jamais comme avant.

Il s'agit ici de considérer les positions relatives de nos deux missionnaires sur l'échiquier. Je veux parler du mélange des genres, des rapports entre l'homme et de la femme, de l'évolution des statuts de l'Homme et de la Femme dans la Société, donc dans le couple. Des sociétés matriarcales issues de l'adoration de la Terre-mère, nos sociétés ont évoluées vers l'adoration du mâle, sous le coup des sociétés monothéistes qui donnèrent aux dieux des apparences de mâles et des dirigeants qui se détournaient de la chasse aux animaux désormais parqués, pour une chasse à l'homme et aux territoires.
La charge de l'homme pour conquérir ces eldorado lointains l'a éloigné de la maîtrise des réelles pépites qu'offrait la mine à ciel ouvert de ses origines animales. Ces joyaux perdus hantent ses rêves aujourd'hui mais leur image se fait de plus en plus petite sous le poids de la société qui se résume par travail, image, réussite. mais réussite de quoi?
Ce pépites sont l'amour, le partage, la transmission, la complémentarité et l'oisiveté.



De leur côté les filles veulent aujourd'hui en matière d'amour choisir, attendre, décider, élire, rejeter. Elles s'occupent aussi. Beaucoup. Parfois je dis à mes copines célibattantes, si si les mag féminins ont aussi inventé toute une terminologie, bref,qu'elles ont des agendas surbookés et que je ne suis pas sûr qu'il laisse une place à un homme. Ces filles s'organisent pour être au mieux toutes seules pour finalement s'apercevoir qu'elles sont mieux toutes seules... enfin surtout mieux que si c'était pire!
Après n'avoir eu pendant de nombreuses décennies que peu de choix dans la conduite de leur vie, ces femmes doivent aujourd'hui naviguer entre les "De quoi j'ai envie aujourd'hui" et les "de quoi j'ai envie pour ma vie".

eh oui parce que souvent nos individus modernes se perdent sur le chemin de l'affectif. Coincé dans les coins du cadre imposé par la société, il faut être en couple, il faut faire un enfant, il faut, il faut, il faut! mais attention, il ne faut pas trop batifoler, ne pas être avec un type comme ça ou comme ça, ne pas céder trop de liberté, ne pas sacrifier son boulot.

Sans oublier pour certaines d'entre elles ce que j'appelle le syndrome du prince charmant, "ah oui, et puis moi mon type d'homme c'est un grand filiforme avec des cheveux sales, l'air artiste voire anarchiste, mais qui vit comme un millionnaire".

A leur décharge, les femmes ont été reléguées à une seconde zone de citoyens pendant près de 2000 ans. Acceptant pratiquement sans broncher le dogme des Grands Hommes, les citoyens ont accepté cette répartition des rôles qui systématisait la relation homme-femme à celui qui rapportait de l'argent, c'est à dire l'essentiel et celle qui faisait tout le reste, c'est à dire l'essentiel. Usées tantôt d'être contenues dans une position contemplative sur un grand nombre de sujets, tantôt adulées comme objets de contemplation, les femmes ont mis près de 2000 ans pour que leur soit presque exclusivement adjectivé le mot de parité.
Voilà donc que nos matronnes se font chef d'enteprise, qu'elle choisissent leur mâle, qu'elle peuvent faire des bébés toutes seules, qu'elles deviennent sélectives voire exigeantes.
Ce n'est pas tant une victoire, car elles sont elles mêmes lancées dans la course destructrice des hommes pour le pouvoir, le vice et le contrôle de son propre espace vital.
Les femmes se sentaient tellement à l'écart qu'elles agissent aujourd'hui avec les hommes, comme les Hommes l'ont fait avec les autres espèces vivantes... y compris la femme!?


Du côté des Gars c'est : "tu seras la femme de mes enfants quand je serais grand, mais est-ce que tu veux bien faire du sexe avant!"
En fait les mecs racontent ce qu'ils veulent mais ils vivent ce changement d'ère sans être vraiment consulté, ils subissent ce trou d'air dans lequel le machisme et le culte de la performance ont été aspirés. comment s'exprimer alors pour eux s'ils ne peuvent plus faire rêver que les midinettes, parfois éternelles certes, avec leur gros bras et leurs jolis œufs.
S'il leur vient l'idée de s'emparer de quelques ressorts "féminins" pour améliorer leur apparence ou leur confort matériel voilà nos hommes aux prises d'un côté avec leurs pairs qui les soupçonnent de virer de bord et de l'autre avec les femmes pour qui les trouvent séduisant, sensible et délicat, mais en même temps trop sensible et trop délicat pour envisager toute relation animale qui dépasserait la couleur du plumage.



La parité signifie égalité entre les hommes et les femmes, et là nous sommes tous d'accord pour faire le progrès pour les plus réticents de nos contemporains, progrès qui consiste à concéder sans faille aux femmes le droit de vote, le droit de disposer d'elle même, le droit de travailler plus pour gagner plus, le droit à l'indépendance et même le droit d'être seule, heureuse ou malheureuse.

Ne devrait-on pas parler plutôt d'équité, c'est à dire d'égalité des chances. La chance d'atteindre le bout du voyage dépend irrémédiablement de l'objectif que l'on se fixe au départ. Chercher à démontrer que les hommes et les femmes sont égaux ou pire chercher à décréter qu'ils sont égaux, c'est à dire les mêmes, revient à nier le bonheur qu'il y a à vivre en harmonie avec quelqu'un, c'est à dire être bien en s'accordant de la ressemblance dans la différence.
Cela revient à nier qu'il existe des différences physiques, physiologiques et psychologiques entre ces êtres que les magazines féminins, paix à leur âme mercantile, continuent à présenter comme venant de planètes différentes.
Afin que les hordes de gardes canines ne se méprennent pas je tiens à signaler que j'admire plus que tout ces différences, que je mesure le caractère apaisant de l'harmonie qui en résulte, et qu'enfin la psychologie nous a démontré comment les structures psychologiques des personnes voient s'entremêler leurs parts féminine et masculine.

Physiquement déjà, mon fils de 3 ans pourrait vous citer les principales différences anatomiques de nos deux athlètes. S'ils sont compréhensibles de tous et visibles de presque tous, les principaux aménagements dont disposent les corps respectifs du mâle et de la femelle humains font dans preuve dans le processus de procréation d'une complémentarité exemplaire. L'appareil reproductif est à ce jour un bastion protégeant nos acteurs émérites de sombrer dans la vulgarité du théâtre de la parité.
Comment voulez-vous expliquer, et encore plus faire ressentir, à une femme la sensation qui traverse le corps d'un homme tout entier quand il est tout comme un arc, bandé.
Comment expliquer à un homme qui vient d'énurer sur le matelas qu'une femme à mille fois plus de zones érogènes que lui, et qu'il n'aura jamais conscience que le plaisir est à mille lieues de la conquête, l'expansion et l'intrusion et finalement l'inondation. Les femmes jouent mais ne ressentiront jamais la force qui vient des tripes (ou des couilles), les hommes jouissent mais ne percevront jamais le vrai plaisir féminin. Que peut-il bien passer par l'esprit de ses femmes qui trouvent que la grossesse est une maladie horrible qui fatigue, fait grossir et dérègle tout dans leur petit corps? avez-vous remarqué comment certaines vous le reproche messieurs, hein vous qui n'êtes même pas capable de mettre au monde cette merveilleuse progéniture, vous contentant de votre simple aller retour de jardinier.

Alors pourquoi vouloir qu'ils soient différents de ce qu'ils sont, c'est à dire tous deux identiques? ça se complique.




Dans ces périodes de grands changements culturels, un questionnement sur le rôle de la transmission et de l'apprentissage dans l'éducation est plus utile que les larmoiements matériels donc superficiels. Les adultes n'ont peut-être pas mesuré l'importance de l'accompagnement des petits d'Homme alors que les rapports hommes-femmes changeaient en même temps que la Société.
Le problème est pourtant simple vu comme cela. En couple on observe surtout deux êtres peu aguerris à l'autosubsistance, à la suffisance alimentaire, au rangement, à l'organisation de l'espace et à la gestion du temps. Comment voulez-vous que cela marche quand les filles n'ont plus le temps d'assurer les tâches de leur mère, alors que les mamans n'ont pas appris à leurs fils comment il fallait les faire.
Bref les filles ne savent plus faire ce que les garçons ne savent pas faire.

Enfin, il faut tordre le cou à ceux qui répandent l'idée que les aspects purement socio-culturels des couples réussis n'est que fatalisme ou médisance. Non on ne s'aime pas mieux avec de l'argent, non on n'est pas moins infidèle quand on est au smic, non on ne s'aime pas plus si nos parents sont du même bord politique; non on ne s'aime pas plus si on se dit qu'on est déjà bien content de ce que l'on a, non on n'aime pas moins quand on dit qu'on a besoin de se développer personnellement.
Non ne laissez pas vos parents vous conforter dans votre incompréhension du sexe opposé, simplement parce qu'il est hors de question qu'ils acceptent votre complainte. Ne serait-ce pas un peu reconnaitre les failles de l'éducation?


Comme vous le devinez j'en conclus que ce n'est pas simple de réussir son couple. Mieux vaut une belle histoire de rencontre, d'échange, de partage et de plaisir entre deux êtres. Peu importe la durée, les circonstances ou les déboires de la fin, les histoires écrivent votre Histoire. Le respect de l'autre et le goût d'alimenter chaque jour la flamme. si le goût s'affadit, si la lueur s'affaiblit, ne cherchez pas toujours pourquoi, mais demandez vous comment. Une histoire d'amour se mérite, car si vous bravez tous les obstacles, si vous combattez tous les ennemis à commencer par vous mêmes, si vous faites preuve de force dans vos idées mais de souplesse dans vos jugements et si vous savez profiter du moment, pas seulement de l'instant mais de la période que dure cette relation ; alors seulement vous toucherez du doigt les amours. Mais ce qui compte c'est l'Amour.

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